Des nouvelles de ZOUZOU, le rernard : La cage était vide
L'Office national de la chasse n'a pu saisir le renard, opportunément disparu... La justice veut pourtant envoyer Zouzou dans un centre animalier, tandis que ses maîtres s'y opposent
Le garde-chasse a beau remuer la paille, rien ne bouge. Entré à l'intérieur de la cage dans laquelle vivait Zouzou, le désormais célèbre renard de Gardonne, il finit par se rendre à l'évidence : l'animal n'est plus là. Singeant l'étonnement à merveille, Didier Delanes, le propriétaire, explique : « Quand je me suis levé ce matin, à 6 h 30, j'ai trouvé la cage ouverte. Peut-être que quelqu'un l'a pris et l'a emmené, peut-être qu'il s'est enfui… On ne peut pas le savoir. » Difficile d'imaginer que Zouzou, aussi rusé et habile soit-il, ait pu ouvrir seul un enclos que même les gendarmes ont eu du mal à ouvrir. Le renard a forcément bénéficié d'une aide extérieure. Mais de qui ? « Cette personne qui l'a emmené, c'est quelqu'un qui aime les animaux », glisse une amie de la famille Delanes, venue la soutenir face aux gendarmes. Et ils étaient une cinquantaine, hier matin, à assister à la capture avortée. Un comité de soutien rameuté sur Internet grâce à Facebook et au bouche-à-oreille.
La disparition de Zouzou a provoqué des scènes surréalistes. D'un côté, quatre gendarmes et trois gardes-chasses de l'Office national, mandatés par la justice pour emporter Zouzou dans un centre animalier du Calvados. Mardi, le tribunal en a décidé ainsi : le renard serait retiré à la famille, en attendant qu'elle se mette en règle.
De l'autre côté, les amis des Delanes, venus défendre bec et ongles cette famille, qui élève le goupil depuis 15 mois. Une femme s'enflamme : « On vit vraiment dans une république bananière ! Autant de raffut pour un petit animal qui n'a rien fait de mal… On dirait que vous êtes venus chercher un membre de l'ETA ! » Un gendarme rappelle qu'ils sont là pour « faire leur travail ». Didier Delanes, toujours bravache : « C'est une bonne chose que quelqu'un l'ait pris. S'il s'est échappé, seul, il est foutu. »
Il a porté plainte pour vol, à la gendarmerie. Mais la coïncidence est douteuse, quand même… « Il a dû sentir le danger, qu'on allait l'emmener », glisse la mère de Didier. « C'est sûr qu'il est plus malin que les policiers », toise un ami de Rudy, le fils. Dans l'assemblée, des regards s'échangent. Complices.
À Bergerac, la vraie fausse disparition du renard ne fait pas rire le procureur de la République Jean-Luc Gadaud : « La famille s'est mise dans une position très délicate. Comme depuis le début de cette histoire, les Delanes montrent très peu de bonne volonté.
Un feuilleton sans fin
« Qu'il soit volé ou caché, le problème est le même : ils ne l'ont pas, c'est un nouveau signe de mauvaise volonté », poursuit le procureur. Pourtant, la famille semblait prête à accepter de laisser Zouzou aux mains des autorités. Mais hier, point d'animal dans la cage. « Vous comprendrez ma stupéfaction… », note Jean-Luc Gadaud. « La cour d'appel en tirera les conséquences lors de l'audience. »
Hier matin, devant la troupe de soutiens et de journalistes, loin des gendarmes, les Delanes ont confirmé qu'ils ont interjeté appel de la décision du tribunal correctionnel de Bergerac. Et qu'ils attendent toujours l'autorisation spécifique de détention d'un animal sauvage, délivrée par la préfecture. Quant à Zouzou, on ne sait pas où il est. Pressés par les questions des journalistes, les Delanes maintiennent qu'ils ne sont pour rien dans la fugue du renard. Son retour devrait être le prochain épisode de cette saga…
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