Mémoires de Pénélope

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Faune sauvage - Zouzou en cassation !


Des poursuites ont été engagées contre une famille qui a sauvé un renardeau livré à lui-même. Le sort de l’animal - qui risque l’euthanasie - est désormais entre les mains du délégué du procureur de Bergerac (24). La Fondation 30 Millions d’Amis appelle les autorités à renoncer à cette cruelle issue.

Un renard apprivoisé risque la mortDernière minute (11/6/13) : La cour d’appel de Bordeaux (33) a tranché, confirmant le jugement rendu en première instance par le tribunal de Bergerac (24). Elle a ordonné la confiscation définitive de Zouzou et condamné le couple qui l’avait recueilli à une peine de 300 euros d’amende, estimant qu’il n’avait pas entrepris les démarches imposées par la justice pour pouvoir conserver cet animal sauvage. « Pour l’instant, Zouzou est ici et il reste avec nous, a déclaré Ana-Paula Delanes au site 20minutes.fr. S’ils veulent le prendre, ils devront d’abord m’attacher. Je ne me laisserai pas faire. Quitte à aller en prison, je suis prête à tout ». Zouzou vit depuis deux ans auprès du couple, qui l’a trouvé près du cadavre de sa mère alors qu’il n’était âgé que de quelques mois. « Zouzou est aujourd’hui un membre à part entière de cette famille, qui l’a sauvé d’une mort certaine », tient à préciser Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Parfaitement sociabilisé, il ne pourrait aujourd’hui survivre à l’état sauvage. La justice n’a pas encore précisé si Zouzou sera placé dans une structure d’accueil ou… euthanasié. Les Delanes ont décidé de se pourvoir en cassation, plus haute juridiction française, tout en continuant leurs démarches auprès de la préfecture.

Zouzou se nourrit de croquettes pour chien, répond à l’appel de son nom, côtoie chaque jour les poules de la propriété de la famille qui l’a recueilli. Seul hic, Zouzou est... un renard. Et à ce titre, sa captivité est interdite. Raison pour laquelle les Delanes ont été verbalisés à la suite d’un contrôle des agents de l’ONCFS* (6/3/11). Si la justice décide de retirer Zouzou à ses maîtres - ce qui est fort probable - il sera au mieux placé dans une structure d’accueil, au pire euthanasié.

Véritable membre de la famille

Repéré il y a un an au bord d’une route de Dordogne, près du cadavre de sa mère, le renardeau - alors âgé d’une quinzaine de jours - est pris en charge par Didier Delanes et sa femme, Anna-Paule, qui le sauvent ainsi d’une mort certaine. Elevé comme tous les autres animaux de la propriété, l’animal sauvage s’adapte rapidement à son nouvel environnement et devient un membre à part entière de la famille : « Il joue, jappe, vient à notre rencontre et se montre très sociable avec les enfants », témoigne Anna-Paule. Aujourd’hui, seule une dérogation accordée par autorisation préfectorale et soumise à des critères extrêmement restrictifs, pourrait permettre à Zouzou de rester dans sa famille d’accueil. Des démarches que sont prêts à effectuer les Delanes : « Mais la Direction départementale et territoriale refuse de nous faire remplir le dossier, dénonce Anna-Paule. Nous n’avons pourtant qu’un souhait, être dans la légalité pour garder Zouzou à la maison. »

Considéré comme un nuisible

« Un animal est menacé d’euthanasie alors qu’une famille a simplement voulu le sauver et le protéger. Reha Hutin

Comme le sanglier ou le raton laveur, le renard est, selon le code de l’environnement, considéré comme un animal « sauvage et nuisible ». A ce titre, il peut être chassé, mais ne peut pas être élevé en captivité. Pour Reha Hutin, la situation actuelle à laquelle est confrontée les protecteurs de Zouzou est tout simplement aberrante : « On menace cet animal d’euthanasie alors qu’une famille a simplement voulu le sauver et le protéger » dénonce-t-elle. « Contrairement à ce qu’avance l’ONCFS, Zouzou n’est pas dangereux et n‘est pas agressif en période de rut » certifie Anna-Paule, en opposition à l’un des arguments avancés par l’Office National de la Chasse pour motiver la procédure lancée à l’encontre des Delanes. Un argument également contesté par Pierre Athanaze, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages : « En France, de nombreuses dérogations sont accordées à des dresseurs de renards, dans le domaine du cinéma notamment, indique-t-il. Et s’il est vrai qu’un renard peut être agressif, c’est également le cas d’un bouc ou d’un chien. C’est un raisonnement qui ne tient pas. »

C’est à présent au tribunal de grande instance de Bergerac (24) de trancher sur l’avenir de Zouzou. La décision sera rendue le 11 mai prochain. La Fondation 30 Millions, par l’intermédiaire de Maître Eva Souplet, son avocate, a écrit au parquet de Bergerac afin de le sensibiliser au sort de l’animal et de lui éviter ainsi l’euthanasie. Deux pétitions sont actuellement accessibles à tous sur le réseau communautaire Facebook et sur le site petition.be.



09/07/2013
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