Mémoires de Pénélope

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Une espèce de moustique très agressif menace de se propager chez nous

 

Le "Aedes japonicus" est une espèce de moustique très agressif, originaire d'Asie. Il peut transmettre des maladies graves, comme le virus du Nil qui a fait plusieurs centaines de morts aux Etats-Unis. Il y a quelques années, ce moustique exotique a été localisé à Natoye, près de Ciney. Une colonie s'y est installée dans un dépôt de pneus.

 

A l'époque, les autorités avaient promis de faire le nécessaire pour s'en débarrasser. Mais aujourd'hui, rien n'a été fait, malgré les mises en garde des scientifiques. La crainte, c'est que ce moustique ne se propage sur notre territoire. Il sera alors impossible de l'exterminer. C'est ce qui s'est passé très récemment en Suisse.
 
Il y a 4 ans, des chercheurs ont découvert la présence de l'"Aedes japonicus", dans le nord de la Suisse et il s'est multiplié très, très rapidement comme l'explique le Professeur Alexander Mathis, parasitologue à l'Université de Zurich : "Nous avons constaté qu'il s'était propagé dans toutes les directions, à raison d'environ 20 à 40 kilomètres par an. Ce moustique est désormais présent dans la plupart des régions du nord de la Suisse".
 
Aujourd'hui, ce moustique est de loin, le plus abondant à Zurich et dans ses environs. Et comme il est très actif le jour, c'est devenu une vraie nuisance pour la population. "Il est vraiment très agressif. Les joggeurs et les personnes qui se promènent dans les bois sont véritablement attaqués par ce moustique", ajoute le Professeur Alexander Mathis.
 
En Suisse, il est désormais trop tard pour exterminer l'espèce, elle est déjà trop dispersée. Même si aucune transmission de maladie n'a encore été observée, les autorités suisses sont très préoccupées par le problème. Un programme a été lancé en collaboration avec l'université de Zurich pour tenter de contrôler, de freiner la multiplication de ce moustique.
 
Le danger reste pour l'instant minime en Belgique
 
Si Thierry Hance, professeur à l'Université catholique de Louvain, regrette l'absence de réaction des autorités, il affirme qu'il ne faut toutefois "pas affoler la population". Selon lui, la colonie localisée à Natoye, près de Ciney, est actuellement "saine".
 
"Pour qu’il y ait une transmission de maladie", explique-t-il, "il faut qu’il y ait des personnes malades à proximité. Comme ce sont des maladies que nous avons pas chez nous actuellement, le risque est très faible. Mais si cette espèce commence à se disséminer partout en Belgique, à occuper des espaces naturels, et donc à être en contact avec de plus en plus de gens, on augmente le risque d’une transmission de maladie. Et à ce moment là revenir en arrière, c'est-à-dire éradiquer cette espèce de moustique qui est une espèce invasive (donc qui n’a jamais été dans la faune Belge auparavant, avant les années 2000), cela deviendrait extrêmement compliqué, extrêmement coûteux".
 
Pour exterminer la colonie, il suffirait pourtant d'un simple traitement chimique qui ne coûterait que quelques milliers d'euros, affirme ce professeur.
 


05/07/2012
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